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23/08/2009

Maîtres d'aujourd'hui et d'hier (II)

Pour les Maîtres "anciens", le problème est qu'ils sont trop nombreux, mais si je devais choisir deux références constantes m'accompagnant dans mon travail, ce seraient à coup sûr : Mozart et Debussy.

Mozart, parce qu'il incarne pour moi le plus haut degré du génie : celui qui n'a même pas besoin pour éclater de rechercher l'originalité (car s'il peut être admirable de se forger de toutes pièces un langage, il l'est encore plus, à mon sens, de parvenir à s'exprimer comme il l'a fait avec celui de "tout le monde"). Techniquement, rien ou presque ne sépare Mozart de ses contemporains ; pire encore : sa musique joue bien souvent sur des stéréotypes qui devraient la conduire, en toute logique, à la banalité. Cependant... quelques mesures ou quelques notes suffisent pour que l'on sache que c'est Mozart, et nul autre.

Et puis, il y a aussi l'équilibre souverain, quasi "parfait", entre tous les éléments constitutifs de l'oeuvre. Comment, pour qui se veut compositeur, à quelque époque qu'il appartienne, ne pas tenter de rechercher aussi un peu de cette merveilleuse cohérence où tout est évident sans être "prévisible".

Pour Debussy, ce qui m'impressionne le plus et me "nourrit", c'est un aspect de son langage sur lequel on insiste d'ordinaire assez peu : son extraordinaire sens de la forme, et je ne me lasse pas d'admirer les moyens par lesquels, ayant finalement renoncé aux seules ressources de la tonalité classique, il parvient néanmoins à créer les contrastes nécessaires à l'articulation de la pensée musicale. Il y a beaucoup à apprendre de l'étude de tels procédés qui vont bien au-delà d'un "style". On peut être Debussyste sans imiter nullement celui-ci.